La statue du poilu
Le jour de l'inauguration, le 2 octobre 1921, Léopold Vidau dans son discours en provençal s'adressant au poilu en pierre, exalte le patriotisme local : "...pour nous, tu es l'incarnation de la petite Patrie ...le soldat du pays des vaillants et des forts..." puis il reprend la phrase inscrite dans la pierre qu'il a sans doute lui-même dictée à l'artiste : "France ! pour toi les Cabannais ont fait ce qu'ils pouvaient".
Parmi les 78 morts figurant sur la liste, ceux de l'année 1914 appartiennent tous aux régiments d'infanterie du XVème Corps d'armée qui se sont trouvés en première ligne à Lagarde, Dieuze ou Morhange en août 1914 lors des dures batailles au cours desquelles des défaillances ont été avérées. Pour expliquer le recul général des troupes françaises devant la contre-attaque de l'artillerie lourde allemande, le maréchal Joffre trouve dans le XVème corps un bouc émissaire.
Cette affaire est restée très présente dans la mémoire de tous les provençaux d'après guerre mais n'a été que très peu traduite dans les monuments aux morts.
Comme tous les monuments aux morts de la grande guerre, le modeste monument de Cabannes inscrit dans la pierre la mémoire du deuil. Il se tient debout comme "une sentinelle de la paix". Il évoque encore davantage par son inscription en provençal, car il est un des rares témoins de la mémoire des combats, comme une réponse aux diffamations et aux calomnies dont ont souffert tous les soldats méridionaux après les premiers combats et le recul des troupes en août 1914.
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